Le journaliste Mamane Abou, pionnier de la presse nigérienne, est décédé ce lundi à Niamey à l'âge de 72 ans. Directeur de publication de l'hebdomadaire Le Républicain, l'un des plus importants titres de presse du Niger. Il a fortément contribué au développement d'un journalisme d'investigation et d'une presse libre dans son pays.
Mamane Abou, touarègue et informaticien de formation, débute sa carrière de journaliste en 1991 quand il crée Le Républicain, l'un des premiers titres de la presse indépendante de son pays. Pour agrandir son entreprise de presse, il fonde la Nouvelle imprimerie du Niger, l'une des plus grandes d'Afrique de l'Ouest. L'homme d'affaires est aussi propriétaire de plusieurs hôtels au Niger.
Défenseur de la démocratie, Mamane Abou est l'un des membres fondateurs de l'association nigérienne de défense des droits de l'homme (ANDDH). La presse nigérienne est unanime pour saluer « un journaliste professionnel, et attaché aux valeurs du métier ».
Bien que militant du parti au pouvoir, il n’hésitait pas à critiquer et dénoncer des pratiques de corruption. Un engagement qui lui a valu d’être emprisonné plusieurs fois. Sa dernière enquête parue en 2019 dévoilait les détournements de fonds alloués à la lutte contre le terrorisme au ministère de la Défense.
Il était absent de la scène publique depuis un moment en raison de sa maladie. Il y a quelques années, Mamane Abou avait été victime d’un AVC, dont il ne s’est jamais remis. Il sera inhumé ce jeudi à Belbedji, son village natal, à 1 200 km de Niamey.