Les travaux de l’atelier d’analyse pour avis du Schéma d’aménagement Foncier (SAF) de la région de Maradi, par les conseillers du CESOC, ont débuté hier matin au Palais de Congrès de Niamey. Après Dosso, la région de Maradi est la seconde à avoir atteint à ce jour cette étape, qui constitue un pas important pour l’application des Principes d’Orientations du Code Rural. C’est le président du Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC), M. Saley Saidou et le Ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’élevage M. Albadé Abouba, président du Comité National du code Rural (CNCR), qui ont coprésidé la cérémonie d’ouverture de cet atelier en présence du Chef de coopération de l’union européenne, M. Gwilym Jones.
Au cour de cet atelier qui durera deux jours il est question pour les conseillers du CESOC, d’approfondir les analyses du document et veiller notamment sur l’articulation entre le SAF et les autres outils de planification et de gestion de l’espace; de s’assurer de la prise en charge par le document des problématiques environnementales; d’analyser les conséquences économiques et sociales des mesures et actions préconisées par le SAF; de s’assurer que la feuille de route retenue est très précise et surtout évaluable. Il s’agit aussi de vérifier si le SAF permettra de créer davantage de possibilités aux populations pour l’accès à la terre; de vérifier en somme si toutes les conditions sont créées afin que les populations soient réellement en capacité de tirer parti de toutes les potentialités mises en évidence par le document du SAF.
Dans son allocution, le Ministre d’Etat M. Albadé Abouba, président du Comité National du code Rural, a expliqué que l’examen et la formulation d’un avis sur les documents de schémas d’aménagement Foncier retenus par les principes d’orientation du Code Rural, sont une innovation et une spécificité de leur approche qui permet de renforcer l’inclusion et la participation indispensables des acteurs locaux dans le processus de gestion du Foncier Rural. Pour cela, a-t-il dit, la participation du CESOC au processus de gestion du Foncier Rural de façon générale est vivement soutenue par le Comité National du Code Rural ainsi que les partenaires techniques et financiers qui accompagnent ledit processus. Selon ses explications, au niveau des régions les processus de SAF sont particulièrement portés et animés par les collectivités locales à savoir, la chefferie traditionnelle et les organisations de producteurs qui constituent des composantes majeures du CESOC.
Aussi, le ministre Albadé Abouba a fait savoir que relativement à la politique Foncière Rurale dont le projet de document a été validé par le Comité National du Code Rural (CNCR) le 25 juin 2020, il a été identifié lors de cette session, comme préoccupations et défis majeurs, entres autres; la reconnaissance et la sécurisation des domaines de l’Etat notamment les forêts, le foncier pastoral et les terres vacantes; le phénomène d’accaparement des terres en particulier celles du domaine de l’Etat connues pour être des ressources partagées. «C’est pourquoi, le CESOC plus particulièrement dans la composante collectivité locale et la chefferie traditionnelle est appelée à s’investir dans la gestion de ces problématiques qui impactent négativement les efforts de préservation des bases productives et de gouvernance foncière de façon générale», a-t-il souligné. D’ores et déjà, il a assuré que le CNCR est résolument mobilisé pour apporter sa contribution nécessaire. Cet engagement, selon lui, justifie la prise réelle de conscience des défis et enjeux de la région de Maradi par les autorités locales et les autres acteurs régionaux qui ont permis la réalisation du document de SAF de cette région. En fin, M. Albadé Abouba a notifié qu’à partir des résultats du diagnostic qui ont fait l’objet de validation au niveau régional, un plan d’aménagement a été réalisé avec comme vision de faire de la région de Maradi à l’horizon 2046, «un territoire où les opérateurs ruraux, aménagent et exploitent les terres et ressources de manière harmonieuse, équitable et durable dans le cadre d’une gouvernance foncière renforcée.»
Procédant à l’ouverture des travaux, le président du CESOC a, quant à lui, rappelé que, l’article 129 du Code rural a assigné à son institution d’émettre son avis avant l’adoption de tout schéma d’aménagement foncier. «Il s’agit donc pour nous d’une obligation légale, à laquelle nous sommes assujettis», a souligné M. Saley Saidou. Pour lui, les schémas d’aménagement foncier sont, en effet, à la fois facteur de paix sociale et de développement durable. «Une bonne mise en œuvre des actions inscrites dans les SAF contribuera, substantiellement, à la réduction de la pauvreté et également des conflits ruraux qui ont bien souvent endeuillé les populations», a-t-il estimé. M. Saley Saidou a par ailleurs indiqué que, tous les conseilleurs du CESOC sont fortement mobilisés autour de cette dynamique nouvelle qui ambitionne de résoudre les problématiques liées au foncier.