Nécessité oblige, nous allons passer en revue les deux années de gestion de Son Excellence Issoufou Mahamadou, principalement dans deux domaines importants de son slogan de campagne, à savoir la lutte contre l’impunité et la corruption.
Mais il convient d’abord de rappeler qu’au lendemain de l’accession à la Magistrature suprême de Mr Issoufou Mahamadou, tous les Nigériens même les plus sceptiques ont cru à une rupture définitive avec ces mauvaises pratiques qui ruinent notre pays et ont hasardé cette fois-ci un bon décollage économique. Ces préjugés étaient tout à fait fondés quant on connait le passé historique de l’homme en question qui fustigeait en tout cas dans tous ces discours d’opposant l’impunité et la corruption et tous les autres maux dont souffrait le Niger et pour la résolution desquels lui-même avait tant rêvé de venir aux commandes de ce pays.
Et c’est certainement sans compter avec la face B de l’humain que tous les Nigériens lui ont accordé leur confiance pour lui permettre d’abord d’apprécier la grandeur et la complexité de telles initiatives et ensuite de mener ce combat dans un climat de sérénité. Mais rien de tout cela n’a pas empêché à l’homme d’oublier son cheval de bataille, car si les Nigériens dans leur écrasante majorité avaient opté pour lui c’est certainement à cause de son semblant d’homme rigoureux et courageux. Ceux qui lui valu le sobriquet de « Zaki» ou le lion. Mais aujourd’hui, après deux ans de sa gestion, nombreux sont les gens qui l’estiment trop, qui expriment déjà leur déception. L’enjeu est peut-être de taille, car reconnaissons que dans ces deux volets le Président n’a pas encore convaincu le peuple Nigérien.
La lutte contre la corruption :
Dans ce volet, le régime actuel n’a pas réussi à mettre les biens publics à l’abris des prédateurs et ceci malgré la création de la ligne verte et de la HALCIA, deux structures qui ne devront pas exister pour la simple et bonne raison qu’ elles constituent des structures parallèles. En effet, de notre humble avis, nous ne voyons pas la nécessité de créer un Haut Commissariat à la Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées pendant qu’il existe déjà une ordonnance N° 92- 024 du 18 Juin 1992 portant répression de l’enrichissement illicite qui est toujours en vigueur mais qui n’a jamais été appliquée. Or l’application de cette loi permettra de résoudre tous les problèmes auxquels ’ s’atèle vainement la HALCIA, car c’est la corruption qui favorise l’enrichissement illicite et non le contraire.
Par conséquent dès lors que quelqu’un n’arrive pas à justifier sa fortune en montrant par exemple que son train de vie est conforme à son revenu (contenu de l’ordonnance que nous vous proposons en facsimilé), il y a de fortes chances qu’il soit un corrompu ou un corrupteur. En voila donc une voie rapide et efficace, mais qui a été toujours écartée on ne sait trop pourquoi. C’est dire qu’à travers la création des structures comme la HALCIA, on ne cherche pas des résultats, mais des moyens de contourner les résultats. Beaucoup plus que cela nous pensons que cette structure est une offense à la justice Nigérienne. Concernant la ligne verte, c’est même pipe, même tabac. Que fait-on avec les milliers d’agents de services de renseignement ? C’est un domaine sensible qui relève, non pas de l’administration courante mais de la sureté de l’Etat.
Un Etat doit se donner les moyens de s’informer et non pas compter sur le potable du citoyen lambda qui n’a pas encore fini de courir dans tous les sens pour chercher à manger. Mais le renseignement a un coût en ce sens qu’il requiert en plus des moyens financiers et humains, un temps qu’on doit se donner au vue de l’importance qu’on lui accorde, comme l’a si bien fait le Feu Seyni Kouncthé.
La lutte contre l’impunité :
Dans ce domaine également nous sommes au point zéro par rapport au vrai combat qui devrait être mené à savoir la mise aux arrêts de toutes les personnes ayant été déclarées coupables des faits punis par la loi et qui se sont à un moment soustrait de la loi. Ainsi on s’attendait à ce que ceux qui sont responsables de violation de la Constitution, de malversations financières, de détournement de deniers publics, de fausses factures soient sévèrement châtiées. Mais tout cela a été un espoir perdu après le sort réser vé au dossier Zakou Djibo et aux anciens ministres chassés du gouvernement pour les raisons que tout le monde connait. Après ceux là il faut citer les auteurs de l’incendie du ministère de la justice et de la tentative du coup d’Etat avorté qui courent librement.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, on cherche à endormir les consciences, en annonçant des interpellations et en propageant des rumeurs sur plusieurs dos siers en voie de traitement, dont ceux de certains hommes politiques. Il y a quelques mois le Ministre de la justice à annoncé lors d’un point de presse que l’assainissement ira à sa vitesse de croisière et va faire mal avec les dossiers de certaines personnalités politiques, semble t-il de la mouvance. Depuis cette déclaration aucun homme politique digne de ce nom n’a été inquiété et la tête de chacun d’eux est encore colée à son cou et libre de ses mouvements. En conclusion : Les Nigériens doivent continuer encore à attendre l’oiseau rare, car la Lutte contre la corruption et l’impunité ne sont que des vains maux dans la gouvernance actuelle au Niger.
Malgré la création de la HALCIA et de la Ligne verte, on assiste de plus en plus à une prolifération des gros cylindrés et des bâtiments à plusieurs niveaux, deux indicateurs de corruption et d’enrichissement illicite puni par l’N° 92- 024 du 18 Juin 1992. La morale de tout cela est qu’il faut comprendre désormais que « la volonté de faire est différente de la volonté de mieux faire ». Du reste, pour mettre fin à la corruption et à l’impunité, on n’a pas besoin de créer des structures parallèles, improductives et couteuses. Il suffit tout simplement d’appliquer les textes excitants en la matière. Un point c’est tout.