Le Président de la République Issoufou Mahamadou a participé, ce lundi 20 juillet 2020, par visioconférence, à la 19ème session de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement du Comité inter Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) au cours de laquelle il annonçait que ‘’le Niger a injecté plus de 200 milliards de CFA en moyenne et par an pour aider les populations vulnérables’’ pour la période 2011-2019 à travers le financement de plusieurs programmes de développement.
Dans son message adressé à l’endroit des participants à cette rencontre virtuelle, le Président Issoufou Mahamadou a tout d’abord souligné que ‘’ en une cinquantaine d’années, le CILSS a contribué à l'émergence d'une vraie conscience des vulnérabilités du Sahel et des solutions qu’elles appellent’’.
Ainsi, a-t-il expliqué, ‘’le CILSS a travaillé dans une perspective de développement et d’intégration de ses pays membres, dans un élan qui a permis la réalisation d'un ensemble de programmes régionaux et nationaux dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la maîtrise de l’eau et de la lutte contre la désertification’’.
Après avoir rappelé, par ailleurs, le partenariat entre la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS ayant permis la mise en œuvre de plusieurs programmes de développement aussi bien sur le plan sous régional que national, le Président de la République Issoufou Mahamadou a soutenu que ‘’l’expertise technique du CILSS étant largement reconnue qu’il s’est progressivement élargi aux pays côtiers (le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo)’’.
‘’Le CILSS s'est transformé avec succès en centre d'excellence couvrant toute la région ouest-africaine et a su attirer de nombreux nouveaux projets et programmes de développement dans les domaines de la résilience, du pastoralisme et du changement climatique, avec de nombreux partenaires’’ a-t-il laissé entendre.
Il a également annoncé que depuis 2016 des reformes de l’institution sahélienne ont été engagées avec un nouveau schéma organisationnel, institutionnel et administratif pour permettre à l’institution de prendre un nouveau départ.
‘’Je lance un appel à tous pour une mise en œuvre rigoureuse des recommandations faites dans le cadre de cette réforme, ceci d’autant plus que les défis qui se dressent devant nous restent entiers au regard de la situation alimentaire et nutritionnelle de la région, qui est fortement impactée par les effets de la crise sécuritaire, les effets du changement climatique et l’invasion de la Chenille Légionnaire d’Automne (CLA) et, ces derniers temps, par la pandémie de la Covid-19’’ a appelé le Président Issoufou.
Abordant la question de l’insécurité alimentaire, de la malnutrition, le Président Issoufou Mahamadou a affirmé que ‘‘au Niger, la mise en œuvre de l’Initiative 3N, nous a permis de faire face à ces défis, avec beaucoup de succès’’ avant d’annoncer que le gouvernement consacre près de 13% des ressources mobilisées au développement rural.
‘’Dans le but d’accroitre l’investissement dans le secteur agro pastoral, le Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN) a été mis en place ainsi qu’un mécanisme d’assistance pour soutenir les populations vulnérables, afin de garantir une sécurité alimentaire généralisée’’ a-t-il ajouté.
Selon toujours le Président de la République ‘’il a été injecté en moyenne annuelle environ 200 milliards de FCFA, à travers des actions telles que les distributions gratuites ciblées de céréales, les ventes de céréales à prix modérés, les opérations de cash for work et les opérations de cash transfert. En moyenne, plus de 1,4 million de personnes bénéficient de ces plans de soutien chaque année, depuis 2011’’
En 2020, ce plan d’appui aux populations vulnérables confrontées aussi à la COVID-19 coûterait quelque 300 milliards de CFA en tenant compte, en plus des personnes vulnérables, les personnes déplacées, soit près de 3 millions de personnes concernées.
Le Président Issoufou a préconisé d’aller au-delà du partenariat CEDEAO, UEMOA et le CILSS en incluant ‘’la Commission Climat du Sahel, dont le plan d’investissement contribuera sans doute à la résilience des populations et des écosystèmes de la Région du Sahel’’.
‘’Il nous revient, par conséquent, de renforcer la position stratégique du CILLS en matière de coordination et d’harmonisation des politiques régionales de sécurité alimentaire et nutritionnelle, en vue d’atténuer la pauvreté des populations sahéliennes. Notre institution commune pourra ainsi mieux contribuer au développement durable du Sahel’’ a–t-il conclu.
Le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) a été créé le 12 septembre 1973 avec comme mission de s’investir dans la recherche de la sécurité alimentaire et dans la lutte contre les effets de la sécheresse et de la désertification, pour un nouvel équilibre écologique au Sahel, indique-t-on