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covid-19 : Un déficit de 6,2 milliards de dollars pour l’éducation des enfants les plus vulnérables en Afrique

Publié le jeudi 23 juillet 2020  |  tamtaminfo.com
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© Autre presse par DR
Covid19 : Les élèves du Niger reprendront le chemin des écoles le 1er Juin sous conditions
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Le monde est confronté à une urgence invisible (dans l’éducation
Dans 9 pays d’Afrique, les enfants courent un risque extrêmement élevé d’abandonner l’école de manière définitive
Les filles sont davantage exposées aux violence basées sur le genre et aux risques de mariage d’enfants et de grossesse précoces lors des fermetures d’écoles
Save the Children demande d’accroitre les financements pour l’éducation, y compris en convertissant des dettes en investissements pour les enfants
Addis-Abeba, 13 juillet 2020 – Alors que les pays sont amenés à réallouer leur fonds pour lutter contre la COVID-19, la pandémie mondiale menace de créer un déficit additionnel d’au moins 6,2 milliards de dollars dans les investissements dans l’éducation dans la région subsaharienne au cours des 18 prochains mois, a averti Save the Children dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. À l’échelle mondiale, le déficit en éducation pourrait atteindre 77 milliards de dollars.

Les importantes coupes budgétaires dans l’éducation, combinées à la pauvreté croissante causée par la pandémie COVID-19, pourraient forcer des millions d’enfants à quitter l’école de manière définitive, et des millions d’autres à accuser du retard dans leur apprentissage.

Les filles risquent d’être beaucoup plus touchées que les garçons, nombre d’entre elles seront mariées de force. Alors que les effets de la récession déclenchée par COVID-19 touchent les familles, de nombreux enfants pourraient aussi être contraints de quitter l’école et à entrer dans le marché du travail.

Dans son rapport, Save the Children demande aux gouvernements et aux donateurs de répondre à cette urgence mondiale en matière d’éducation en investissant de toute urgence dans ce secteur car les écoles commencent à rouvrir après des mois de fermeture.

L’organisation exhorte également les créanciers à suspendre le remboursement de la dette des pays à faible revenu dans le monde entier – une mesure qui pourrait libérer 14 milliards de dollars pour l’investissement dans l’éducation.

Avant l’épidémie, 258 millions d’enfants et d’adolescents[1] n’étaient déjà plus scolarisés. Un indice de vulnérabilité figurant dans le rapport[2] montre que dans 12 pays, dont 9 en Afrique[3], les enfants courent un risque extrêmement élevé de ne pas retourner à l’école après la levée des restrictions.

Une grande partie des pays mentionnés font face à des conflits internes, et tous ces pays sont déjà confrontés à des taux de non scolarisation élevés et d’importantes disparités en terme de fréquentation scolaire, selon la richesse et le sexe, des facteurs qui risquent d’être exacerbés par des mesures telles que les fermetures d’écoles – ce qui signifie que les filles et les enfants de familles touchées par la pauvreté seront les plus touchés.

En outre, un grand d’enfants dans les pays pauvres, à faible revenu et touchés par des conflits peuvent ne pas avoir de parents alphabétisés et ne pas avoir accès à internet ou aux matériel nécessaires pour suivre l’enseignement à distance, ce qui limite le soutien dont ils peuvent bénéficier. En Afrique subsaharienne, 89 % des élèves n’ont pas accès aux ordinateurs, 82 % n’ont pas accès à l’internet et environ 28 millions d’élèves vivent dans des endroits dépourvus de couverture de réseau mobile. Perdre des mois d’apprentissage signifie que de nombreux enfants auront du mal à rattraper leur retard, ce qui augmente la probabilité qu’ils abandonnent l’école.

Le manque d’investissement dans l’éducation pourrait retarder, voire mettre un terme à l’éducation de millions d’enfants dans les pays à faible et moyen revenu – l’épidémie de COVID-19 faisant courir à des millions d’enfants le risque de ne pas retourner du tout à l’école en Afrique en raison du seul choc des revenus liés à la pandémie.

L’une d’entre elles est une jeune fille éthiopienne de 15 ans, Zahra* – elle et de nombreux autres enfants de son village ne peuvent plus aller à l’école, car celle-ci a été fermée à cause du virus.

« Il y a trois mois, les choses allaient très bien pour moi. Je profitais de l’école en sixième année. Quand nous étions à l’école, nous jouions avec nos amis et nous apprenions. L’école nous fournissait également un repas par jour. Maintenant, après ce virus, je ne peux plus aller à l’école, et je ne peux plus voir mes amis. Mon école et mes amis me manquent tellement ».

« Cela fait presque trois mois que les écoles ont été fermées et comme beaucoup d’enfants ici, je passe la plupart de mon temps à m’occuper du bétail et j’aide parfois ma mère dans les tâches ménagères comme le nettoyage et la cuisine. »

Eric Hazard, Directeur des campagnes et du plaidoyer Afrique à Save the Children déclare :

« Save the Children salue le travail que les gouvernements ont accompli jusqu’à présent pour que les enfants puissent poursuivre leur éducation en ces temps incertains. De nombreux pays africains ont trouvé des moyens novateurs de poursuivre l’éducation des enfants, notamment à travers des programmes radios interactifs, la télévision et des programmes d’enseignement à distance, mais plus de la moitié de ces activités se sont déroulées uniquement en ligne ».

« Si nous laissons cette crise de l’éducation prendre de l’ampleur, l’impact sur l’avenir des enfants sera durable. La promesse que le monde a faite de garantir à tous les enfants l’accès à une éducation de qualité d’ici 2030, sera retardée de plusieurs années. Les gouvernements doivent aider les écoles qui se préparent à rouvrir, afin que les enfants puissent revenir en toute sécurité et rattraper le temps d’apprentissage perdu. Nous devons protéger toute une génération contre la perte de son éducation. Nous devons agir maintenant ».

Save the Children Save the Children attire l’attention sur le fait que les écoles ne fournissent pas seulement aux enfants un espace d’apprentissage – pour beaucoup, elles sont aussi un lieu sûr où les enfants peuvent jouer avec leurs amis, prendre des repas et avoir accès à des services de santé, y compris des services de santé mentale. Les enseignants peuvent être des intervenants de première ligne et des protecteurs pour les enfants qui pourraient être victimes de mauvais traitements à la maison. Avec la fermeture des écoles, ces protections disparaissent.

Save the Children demande une augmentation du financement de l’éducation, avec 35 milliards de dollars mis à disposition par la Banque mondiale. Les gouvernements nationaux doivent faire de l’éducation une priorité en produisant et en mettant en œuvre des réponses éducatives COVID-19 et des plans de redressement afin de garantir que les enfants les plus marginalisés puissent continuer à apprendre.

*Noms changés pour des raisons de confidentialité
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