Béatrice Mounier a travaillé plusieurs semaines au Niger à la simplification du protocole national de prise en charge de la malnutrition aigüe. Chaque année, de juin à octobre, l’arrivée de la saison des pluies et de la période de soudure alimentaire s’accompagne de niveaux extrêmement élevés de malnutrition et de paludisme. Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF), en partenariat avec le ministère de la Santé, doublent leurs capacités d’action pour soigner des milliers d’enfants, en tentant de développer des approches toujours plus décentralisées et simplifiées. Entretien.
Qu’entend-on par « approches simplifiées » et où en est-on de leur application au Niger ?
Quand on parle de simplification de la lutte contre la malnutrition, il y a plusieurs étapes clés à prendre en compte, en particulier au Niger, qui a pris de nombreuses initiatives en ce sens. C’est tout d’abord le recours à des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi qui a permis de traiter les enfants hors de l’hôpital et en plus grand nombre, depuis le milieu des années 2000. C’est ensuite le focus sur la prévention, notamment avec le renforcement de l’accès à des soins pédiatriques tout au long de l’année et l’implication des familles et des agents de santé communautaires dans le diagnostic et le traitement de la malnutrition. Le taux de malnutrition aigüe globale chez les enfants de moins de cinq ans se situe néanmoins toujours au-dessus du seuil d’urgence de 10 % ; et en moyenne, environ 400 000 enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère sont pris en charge chaque année dans les établissements du pays [1].... suite de l'article sur Autre presse