Conséquence de l’attaque contre des humanitaires français au Niger dimanche, le Quai d’Orsay revoit la couleur de la carte du Niger qui figure dans ses conseils aux voyageurs.
Tout le Niger passe en rouge, c’est-à-dire fortement déconseillé. Seule la capitale Niamey reste orange, c’est-à-dire déconseillée sauf raison impérative.
Pour le Quai d’Orsay, le Niger est désormais entièrement rouge contrairement à ses voisins le Mali et le Burkina Faso. Le pays apparait donc comme le plus à risque du Sahel. Ces nouvelles recommandations du ministère français des Affaires étrangères sonnent comme la première décision concrète prise après l’annonce du président Macron de renforcer la sécurité des expatriés de la région.
Concrètement, les régions de Tahoua, Zinder et Maradi se retrouvent aujourd’hui fortement déconseillées, tout comme la ville d’Agadez. Mais pourquoi le pays devient-il impraticable du jour au lendemain, quel lien géographique entre Kouré où s’est déroulée l’attaque de dimanche et Zinder ? c’est l’interrogation de plusieurs français qui travaillent en lien étroit avec le Niger.
Il aurait peut-être mieux valu prendre des dispositions préventives face à l’insécurité grandissante, plutôt que de fermer le pays de manière radicale, commente un spécialiste du Sahel. Une autre ajoute : « mettre du rouge sonne comme une victoire symbolique pour les jihadistes. »
« Ce sont les paradoxes du principe de précaution, explique-t-on dans les coulisses du Quai d’Orsay, on se ferme à certaines zones pour réduire le risque global. »
Ce principe de précaution aura inévitablement un impact sur l’accès des humanitaires à certaines zones ainsi que sur les déplacements au Niger de Français qu’ils soient universitaires ou opérateurs économiques. Même si cet impact est pour l’heure impossible à quantifier.