La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) du Niger, dans une déclaration rendue publique ce dimanche 16 août 2020, a déploré et condamné l’attitude du Gouvernement français classant le Niger tout entier parmi les pays les plus dangereux de la planète suite à l’attaque terroriste menée le dimanche 9 août dernier dans la zone touristique de Kouré (80km à l’est de Niamey) et qui a coûté la vie à six (6) humanitaires français et deux (2) nigériens.
A l’entame de cette déclaration, le Président de la CNDH, Pr KHALID IKHIRI, après avoir rappelé que la zone de Kouré "est déjà classée à vigilance renforcée, donc nécessitant une escorte", a déclaré que « la CNDH, indignée et attristée, condamne avec la dernière énergie cette attaque criminelle et présente ses condoléances les plus émues à la communauté humanitaire du Niger et aux familles endeuillées des disparus ».
La CNDH a ensuite apporté son soutien aux Forces de Défense et de Sécurité engagées sur le front de la lutte contre le terrorisme au Niger et dans l’espace Sahélo-Saharien, avant de fonder l’espoir que « les auteurs et complices de cet acte odieux soient rapidement retrouvés et jugés conformément à la loi en vigueur ».
Le président de la CNDH a, en outre, invité les populations civiles des régions affectées par l’insécurité à une plus grande collaboration avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), afin de faire échec à toute tentative de déstabilisation du Niger et de la sous-région.
Sur l’attitude du Gouvernement français classant le Niger tout entier parmi les pays les plus dangereux de la planète, le président de la CNDH s’est interrogé sur les critères de ce classement, mais aussi en quelle qualité et à quel titre le Gouvernement français s’est autorisé d’étiqueter le Niger tout entier de « zone formellement déconseillée ».
D’après le président de la CNDH, « ce qualificatif de "zone rouge", dénué de tout fondement, isole le Niger du reste de la communauté internationale, ternit son image, mais a également un impact négatif sur la jouissance et l’effectivité des Droits Humains, notamment le droit d’aller et venir, les Droits économiques sociaux et culturels, les Droits de Solidarité etc. ».
Et parce que aussi bien la France, le Niger, les pays en développement que les grandes nations ne sont pas épargnés par le terrorisme, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) du Niger a recommandé au Gouvernement nigérien « d’exiger du Gouvernement français de reconsidérer cette classification émotionnelle préjudiciable pour le Niger et son peuple. Le cas échéant, le Gouvernement doit user de tous les moyens légaux afin d’obtenir réparation ».
Par ailleurs, la CNDH a lancé un appel aux humanitaires pour le respect scrupuleux des itinéraires initialement convenus avec les FDS et de la réglementation régissant les déplacements des personnes dans les zones à risque, en ce qu’il n’est pas rare de constater que des humanitaires prennent un itinéraire autre que celui initialement et officiellement convenu avec les autorités administratives et militaires.