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Scandale dans l’éducation nationale : L’école Terminus II, vendue à une université privée

Publié le lundi 17 aout 2020  |  nigerdiaspora
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© Autre presse par DR
Scandale dans l’éducation nationale : L’école Terminus II, vendue à une université privée
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Manifestement, tout est à vendre sous Issoufou Mahamadou. Selon des sources concordantes et dignes de foi, l’école Terminus II cesse d’exister définitivement avec cette année scolaire qui vient de s’achever. La vielle école Terminus, créée en vue de rapprocher davantage les enfants de leurs écoles, tire sa révérence par K.O du gouvernement d’Issoufou Mahamadou. Elle a simplement été cédée à un privé pour en construire une université privée qui accueillera des enfants de familles aisées. C’est cette université étrangère installée au Niger depuis une poignée d’années qui a fait main basse sur cette école publique. Selon nos sources, ce sont les associés nationaux, puissants sous le régime actuel, qui ont jeté leur dévolu sur l’établissement scolaire. D’abord pensée sous la forme d’une cession pour 99 ans, l’affaire a finalement évolué vers une vente en bonne et due forme. Actuellement, l’acquéreur est passé à la vitesse supérieure en entreprenant la destruction des classes, le projet étant d’édifier sur le site les infrastructures de base de l’université avant la prochaine année académique. Vendre une école publique à un privé ! Pour les habitants du quartier, qui ne s’en reviennent pas, c’est le summum du mépris des gouvernants actuels pour la chose publique.

L’enfer, dit-on, est pavé de belles intentions

L’école Terminus II est donc désormais une propriété privée de l’université … qui a décidé d’y construire son école là. Implantée au Niger, elle n’a pas cru bon d’acquérir un terrain propre pour y construire ses infrastructures. C’est sur l’école Terminus II qu’elle a jeté son dévolu. Dans le quartier Terminus II et ailleurs où le bruit est parvenu, c’est l’émoi total. On ne parle que de l’affaire.

L’école Terminus II est vendue. Triste sort réservé à l’école publique nigérienne qui subit, en cette fin du dernier mandat d’Issoufou Mahamadou les coups de hache d’un régime qui a affiché, à l’entame de la 7e République, les plus belles intentions. Lors de son investiture, le 2 avril 2011, le Président Issoufou a tenu, dit-il, à rendre un hommage mérité à l’école, cet ascenseur social sans lequel, lui, l’enfant de Dandadji, n’aurait jamais connu ce destin fabuleux. «En ce jour solennel [octobre 1958], a-t-il dit, je ne peux pas ne pas évoquer cette journée mémorable qui a été le point de départ de l’aventure qui m’a amené aujourd’hui au sommet de l’Etat ». « L’école, a-t-il rappelé, m’a donné les outils et les armes qui ont contribué à faire de moi l’un des porteurs des valeurs qui triomphent aujourd’hui …. ». Les Nigériens, les scolaires en particulier, ont accueilli ce discours élogieux pour l’école nigérienne avec un enthousiasme débordant. Pour découvrir, quelques années plus tard, que c’était un pansement sur une plaie malodorante.

Cette vente de l’école Terminus n’est qu’un cas

La vente de l’école publique Terminus II est un scandale de plus. Un scandale qui ne fait pas frémir ceux qui sont derrière. Car, note-t-on, ce n’est pas la première fois que les gouvernants actuels agissent de la sorte vis-à-vis de l’école publique. En 2017, Karidio Mamadou, ancien ministre de la Défense nationale, ancien président de la Haute cour de justice et actuel ministre des Transports, a fait main basse sur l’école publique de Kalley Plateau. Une école publique (jardin d’enfants et école primaire) formellement créée par son homologue de l’Enseignement primaire, Daouda Mamadou Marthe, les classes en paillottes construites, le personnel enseignant affecté, le drapeau national planté. L’ouverture des classes était prévue pour le mois d’octobre 2017.

Face à l’opposition énergique des habitants du quartier, Karidjo a dû employer les gros moyens. C’était quatre véhicules bourrés de policiers qui sont alors envoyés sur le terrain pour veiller à ce que des gorilles acheminés sur place démantèlent tout ce qui indique qu’il y a là une école publique. Les classes sont défaites, le drapeau aussi, sous le regard impuissant des populations et des enseignants de l’école. Motif : Karidjo Mamadou aurait des papiers en bonne et due forme qui feraient de lui le légitime propriétaire du terrain. En réalité, ce sont des papiers qu’il s’est fait faire pour le besoin de la cause. Le terrain lui a été attribué le 9 novembre 2017 alors que la rentrée scolaire est intervenue pour le primaire le 2 octobre 2017. Usant sans doute de son influence au sein de l’appareil d’Etat, Karidjo a utilisé tous les moyens dont il dispose pour se faire attribuer un terrain public qui est réservé pour la construction d’une école publique. Et il l’obtient officiellement des services du ministre de l’Urbanisme un mois après la rentrée scolaire et après que le ministère de l’Enseignement primaire a créé l’école et affecté le personnel enseignant. Karidjo a donc, en utilisant la force publique et d’autres moyens frauduleux, réussi à se faire attribuer l’espace dédié à une école publique pour ses intérêts personnels.

Ceux qui ont vendu l’école Terminus II ne sont-ils pas les mêmes qui ont acheté l’école Terminus ?

Aujourd’hui, c’est une autre école publique qui a formé pas mal de cadres nigériens qui est cédée à des investisseurs privés dont on ignore tout de l’identité véritable. Selon des sources crédibles, il faut se demander si ce ne sont pas ceux qui ont vendu l’école Terminus II qui ont acheté l’école Terminus. Quoi qu’il en soit, céder une école publique à des investisseurs privés, quel que soit le motif et la finalité, relève de l’incurie politique. Pourtant, jusqu’à preuve du contraire, l’on n’a entendu aucun syndicat d’enseignants dénoncer ce deal. Quant au ministère de l’Enseignement primaire, on doute fort qu’il dise un mot sur cette affaire qui l’engage en premier. Comme dans le cas de l’école primaire de Kalley Plateau, Daouda Mamadou Marthé a-t-il fait encore profil bas devant la cupidité d’un autre collègue ou a-t-il marché dans la combine ? Pour le moment, les populations environnantes dont les enfants vont devoir aller plus loin dans d’autres écoles, n’ont pas réagi. Et de source crédible, le Courrier a appris que des démarches seraient en cours pour doucher, par l’argent, toute tentative d’opposition et de contestation éventuelle.
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