La décision du Ministère Français des Affaires Etrangères ayant consisté à colorer la carte du Niger presque tout en rouge, classant ainsi notre pays comme étant un zone ‘’dangereuse’’, voir infréquentable, à la suite de la récente attaque de Kouré, a suscité de vives réactions de la part des citoyens nigériens, aussi bien à travers les médias que sur les réseaux sociaux. Réagissant sur le vif du sujet, les citoyens Nigériens ne sont pas passés par quatre chemins pour exprimer leur désapprobation vis-à-vis de cette décision française.
Prévenir et protéger ses citoyens, où qu’ils soient, relève certes d’un devoir pour tout Etat, mais aller jusqu’à décréter, de façon unilatérale, qu’un autre pays est «dangereux», ne saurait se faire sans écorner l’image du pays visé, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur son attractivité vis-à-vis des autres partenaires internationaux fidèles. Aussi, cette décision du Quai d’Orsay, est mal venue à un moment où les Nigériens se réjouissent d’avoir désormais des infrastructures d’accueil commodes pour accueillir des grands événements et s’apprêtent à organiser des élections générales, pour lesquelles l’observation et l’appui de beaucoup de partenaires sont indéniablement nécessaires. En outre, le Niger s’apprête aussi à relever le défi de l’organisation de la fête tournante du 18 décembre la plus éclatante, à Diffa malgré la menace terroriste qui sévit dans la région depuis 2015.
En considérant le Niger comme un pays «infréquentable» à l’exception de sa capitale Niamey (elle-même déconseillée), la France heurte la fierté des populations nigériennes, confiantes de la ferme détermination de leurs autorités et des Forces de Défense et de Sécurité à ne céder aucune portion du territoire à l’ennemi. Pour beaucoup de citoyens, la France à travers cette décision du Quai d’Orsay, remet aussi en cause le vrai sens de la coopération franco-nigérienne au sein de l’opinion publique nationale.
Des acteurs de la société civile, des politiques et des citoyens ne sont pas restés indifférents face à cette réaction ‘’inamicale’’ de la France. «Les Nigériens n’ont pas de pinceaux pour colorer la France en rouge mais, nous avons de l’uranium pour lui apporter de la lumière», peut-on-lire sur la page facebook d’un certain Issoufou Oubandawaki, dont le post a été fortement relayé sur la toile. Plusieurs leaders, acteurs de la société civile, artistes et animateurs populaires des médias ont notamment exprimé leur réprobation contre le ‘’barbouillage’’ de notre pays de couleur pourpre. «Orange-Blanc-Vert avec du soleil dans nos cœurs», a posté fièrement, sur sa page facebook, le célèbre humoriste nigérien, Mamane le Gondwanais. D’autres encore estiment que, même s’il fallait malgré tout classifier et colorer le Niger, leur pays devrait être plutôt entièrement coloré en vert-foncé, terre d’hospitalité qui abrite des centaines de milliers de réfugiés de guerre qui ont fui de certains pays voisins qui, eux, demeurent fréquentables aux yeux de la France.