La délégation de médiation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), ne sont pas parvenus à un consensus sur le dossier de la transition du pouvoir au Mali, a annoncé lundi le Colonel-major Ismaël Wagué, le porte-parole du CNSP, à l'issue des négociations.
"Rien n'est arrêté, rien n'a été décidé par rapport à la transition, à sa durée, à sa direction et à la composition du gouvernement à mettre en place", a-t-il indiqué à la presse, ajoutant que "l'architecture de la transition sera déterminée entre nous Maliens ici".
"Nous sommes en concertation avec la CEDEAO et aucune décision ne sera prise à l'insu des partis politiques et des forces vives de la nation", a-t-il ajouté.
Concernant l'ancien président malien Keïta, le CNSP, selon son porte-parole, va alléger sa "sécurisation", lui permettant d'être soigné et "sécurisé dans un endroit de son choix".
En échange de cette concession, le CNSP a appelé à un allègement, voire une levée des sanctions imposées par la CEDEAO.
Pour sa part, le chef de la délégation de médiation de la CEDEAO, l'ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan, a indiqué qu'il ne pouvait pas faire de déclaration officielle au nom de la CEDEAO à ce stade, en affirmant que la CEDEAO veut le meilleur pour le Mali.
Il a toutefois confié à la presse que "(M.) Keïta a démissionné, et il n'a pas été forcé à démissionner".
Concernant les sanctions de la CEDEAO imposées actuellement contre le Mali, les chefs d'Etat et de gouvernement vont en discuter lors du Sommet extraordinaire prévu le 26 août.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, démocratiquement élu, a annoncé mardi soir sous la pression des soldats mutins sa démission et la dissolution de l'Assemblée nationale ainsi que celle du gouvernement de Boubou Cissé.
La CEDEAO, bloc régional composé de 15 états, a décidé, quelques heures suite à la démission forcée de Keïta, de suspendre le Mali de tous les organes de décision de la CEDEAO, de fermer toutes les frontières aériennes et terrestres, et d'arrêter tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières entre ses pays membres et le Mali.