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Entretien avec M. Hassane Hachirou, Directeur Général de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste (ARCEP) : «il est vrai que lorsque les abonnés d’un opérateur augmentent et que les investissements ne suivent pas, la qualité du réseau se détériore»

Publié le jeudi 27 aout 2020  |  Le Sahel
Niger
© Autre presse par DR
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L’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP) a présenté le 3 juillet dernier, son rapport annuel d’activités 2019. Ce rapport qui concerne les deux secteurs fait ressortir une importante baisse du chiffre d’affaires et des investissements des compagnies de téléphonie. Il contient également les actions entreprises par cette agence étatique pour aboutir à l’amélioration des services de téléphonie au Niger, ainsi que les recommandations adressées au Gouvernement.

Hassane Hachimou, dans votre dernier rapport rendu public récemment, on constate un faible taux de pénétration de la téléphonie terrestre. Votre structure a-t-elle pris des mesures pour inciter l’opérateur public en charge de ce secteur et le Gouvernement à améliorer cet indice de pénétration ?

Comme vous pouvez le constater dans le rapport, le nombre d’abonnés de la téléphonie fixe était 164.808 en 2018. Il a augmenté pour atteindre 166.467 en 2019, soit une croissance annuelle de près de 2.000 abonnés. La téléphonie mobile est plus accessible, plus commode et plus pratique que la téléphonie fixe. Par contre, la téléphonie fixe a aussi ses avantages, notamment pour l’ADSL, mais pas que seulement. Depuis l’introduction de la téléphonie mobile, l’accroissement de la téléphonie fixe est timide, ce qui est une généralité dans le monde entier. Malgré cela, Niger télécom, operateur en charge de la téléphonie fixe dans notre pays, travaille en priorité pour maintenir ses abonnés, et accroitre en second lieu son nombre d’abonnés. Pour moi, la tendance actuelle d’accroissement annuel du nombre d’abonnés de la téléphonie fixe au Niger (+1%) ne doit pas nous alarmer car il s’inscrit dans un contexte global qui s’observe dans l’ensemble des pays du monde où la téléphonie mobile progresse beaucoup plus vite que celle terrestre.



On constate aussi dans le rapport d’activités de l’année 2019, une baisse des investissements dans le secteur de la téléphonie, concomittante à une baisse sensible de la qualité des services fournis aux clients. L’ARCEP est-elle confiante à une prochaine amélioration des services téléphoniques, surtout avec la reprise d’un opérateur de la place par des investisseurs locaux ?

On l’espère très bien. La plus grande baisse des investissements vient de l’opérateur Orange Niger qui a eu des différents avec les services fiscaux. Pour l’instant, les nouveaux repreneurs ont promis de reprendre les investissements, ce qui a d’ailleurs commencé avec l’acquisition de la licence de la 4G.

En outre, il est vrai que lorsque les abonnés d’un opérateur augmentent et que les investissements ne suivent pas, la qualité du réseau se détériore. C’est pour cela que nous continuons à appeler les opérateurs à continuer d’investir pour prendre en compte, entres autres, la progression rapide du nombre d’abonnés de la téléphonie cellulaire qui était de 1.200.000 abonnés en un an. L’autre chose qui a contribué à détériorer la qualité des réseaux est la distribution de plus en plus de bonus par les opérateurs. Nous avons engagé des réflexions autour de cela dans le but de faire de la qualité des services fournis, une priorité pour tous les opérateurs.


Les opérateurs de téléphonie ont aujourd’hui tendance à s’accommoder des sanctions financières plutôt que d’investir des sommes qui sont supérieures aux amendes. L’ARCEP dispose-t-elle de dispositions innovantes pour les inciter à investir et tenir parole?

L’amende relève pour nous du dernier ressort. Apres le premier contrôle d’un opérateur, on procède d’abord par une mise en demeure, suivi d’un second contrôle au mois de Mars. C’est seulement après un résultat négatif lors du second contrôle qu’on fait intervenir l’amende. Pour ce qui est des dernières amendes imposées, nous avons pris le plus petit pourcentage du chiffre d’affaires prévu par la loi afin de ne pas trop impacter leurs activités. Les amendes sont donc plus pédagogiques qu’autre chose.

En tant que DG de l’ARCEP, quel message adressez-vous aux consommateurs des services de téléphonie qui se plaignent quotidiennement ?

Les consommateurs nigériens doivent continuer à faire confiance aux actions de l’ARCEP. Nous sommes conscients de la détérioration des réseaux de téléphonie ces derniers temps. En dehors des amendes, nous faisons beaucoup de choses, y compris l’acquisition de matériels sophistiqués, afin de pouvoir détecter en temps réel les problèmes du réseau téléphonique et demander immédiatement aux opérateurs d’y remédier. Ce qui aura un impact positif sur la qualité du réseau. L’acquisition de ces matériels se fera au cours de cette année.

Propos recueillis par Souleymane Yahaya(onep)
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