Du 02 au 11 septembre, le ministère de la Santé Publique organise la 18ème Journée Africaine de la médecine traditionnelle-2020 sous le thème « deux décennies de médecine traditionnelle africaine 2001-2020 : quel progrès pour les pays ». Durant près de deux semaines, les valeurs et apports de la médecine traditionnelle seront célébrés. Une médecine qui continue de jouer un rôle essentiel dans le soin de santé, à l’accroissement de l’accès aux soins et la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) ; donc à l’amélioration de l’état de santé de la population. C’est le secrétaire général adjoint du ministère de la Santé Publique, M. Bawan-Allah Goubekoy qui a présidé hier matin au Stade Général Seyni Kountché, le lancement de cette 18ème édition. La cérémonie a été marquée par la présence de la représentante de l’OMS au Niger, les cadres du MSP et du président du Collectif des tradipraticiens de santé et invités.
Lors du lancement des activités de cette 18ème Journée Africaine de la médecine traditionnelle, le secrétaire général adjoint du Ministère de la Santé Publique, M. Bawan-Allah Goubekoy a rappelé que l’utilisation par l’homme des substances médicinales d’origine naturelle remonte à la nuit des temps. Il a ajouté que l’expérience montre que la médicine traditionnelle africaine obtient des résultats satisfaisants car elle est présente et très importante dans la vie quotidienne. Selon le représentant du ministre de la Santé Publique, «au Niger, en cas de maladie la médecine traditionnelle reste le premier recours de 60 à 80% de la population ».
Au cours des deux décennies de la médecine traditionnelle, «le Niger a eu à faire des progrès pour l’institutionnalisation de cette dernière dans le système de santé », a-t-il déclaré. C’est ainsi qu’il a évoqué entre autres actions menées par son département ministériel, la création de la division en charge de cet volet de la médecine traditionnelle en 2001, l’élaboration et la validation de la stratégie nationale en 2002, l’élaboration et la validation de la stratégie d’intégration de la médecine traditionnelle dans le système de santé en 2010 et l’élaboration et la validation des outils de gestion de la médecine traditionnelle dans le code d’éthique et de déontologie en 2019. A cela s’ajoute le recensement des TPS de santé et l’élaboration du répertoire des TPS ainsi que la supervision des salles de soins des TPS.
Eu égard aux potentialités existantes, plusieurs plantes médicinales et remèdes issus de « notre savoir traditionnel se sont avérés efficaces surtout contre des maladies qui, aujourd’hui constituent un véritable problème de santé publique telles que la drépanocytose, les hépatites virales, le diabète, l’hypertension artérielle et le paludisme, a dit le secrétaire général adjoint du Ministère de la Santé. Mais, au Niger, a-t-il reconnu, «malgré les efforts énormes consentis, beaucoup reste à faire jusqu’à ce jour il n’existe aucun médicament traditionnel amélioré». Toutefois, M. Bawan-Allah Goubekoy a remarqué que les deux décennies 2001-2020 ont permis aux tradipraticiens d’être conscients du regain d’intérêt que suscitent les médicaments traditionnels et les bienfaits de ces derniers, à travers les réunions d’échange avec les différents intervenants de la médecine traditionnelle.
Pour ce faire, « chercheurs et tradipraticiens de santé doivent travailler en symbiose pour faire avancer la recherche, l’un en donnant ses recettes et l’autre en appliquant sa rigueur scientifique, un engagement collectif doit être mise », a-t-il estimé.
Pour sa part, la représentante de l’OMS au Niger, Dr Anya Blanche a dit que l’OMS ambitionne sous le leadership de la directrice régionale Moeti que la médecine traditionnelle
africaine soit plus pleinement reconnue sur le plan international. Elle a par la suite réitéré l’engament de cette organisation à promouvoir des médicaments traditionnels sûrs et efficaces pour un meilleur bien-être de la population.
Par ailleurs, Dr Anya Blanche a rappelé qu’en 2020, l’Afrique du Sud, le Ghana et le Mali avaient mis en place une couverture partielle par l’assurance-maladie pour les produits et services de la médecine traditionnelle, protégeant ainsi les populations contre les difficultés financières, conformément aux principes de la couverture sanitaire universelle. Aujourd’hui, a-t-elle témoigné, « il existe plus de 34 instituts de recherche dédiés aux médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle africaine ». Dr Anya Blanche a ajouté que près de 90 autorisations de mise sur le marché ont été délivrées dans les pays pour les médicaments à base de plantes, et plus 40 médicaments issus de la pharmacopée traditionnelles figurent sur des listes nationales de médicaments essentiels. «La culture à grande échelle de plantes médicinales s’intensifie également, tout comme la production locale de médicaments à base de plantes, a-t-elle conclu.
Peu après le lancement de cette journée, les officiels ont procédé à la remise officielle de témoignage de satisfactions à titre posthume à certains pionniers de la médecine
traditionnelle au Niger, puis à la visite des stands. L’exposition-vente des produits continuera jusqu’au 11 septembre prochain à la Grande Mosquée Kadhafi.