Le Sahel a été durement touché par les pluies torrentielles de ces derniers jours, synonymes de mort, mais aussi de pertes considérables. Une situation exceptionnelle, notamment à Niamey, pour Guillaume Favreau, hydrologue et représentant de l'Institut pour la recherche et le développement au Niger.
RFI : Pourquoi des inondations d’une telle ampleur et est-on face à une situation exceptionnelle ?
Guillaume Favreau : Oui, la situation est exceptionnelle. Pour nous qui travaillons au Niger depuis plusieurs dizaine d’années, on n'avait jamais vu cela.
Comment cela s’explique-t-il ?
Il y a des causes liées à la saison des pluies de cette année avec une pluviométrie plus importante. Il y a aussi des causes de plus long terme, il y a une intensification des précipitations qui est constatée par les observations et prédites également et cela concerne toute l’Afrique de l’Ouest. Il y aussi des causes locales, l’ensablement qui est constaté par les habitants et qui est lié à l’érosion très importante des sols autour de Niamey dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres et aussi pour cette crue rouge de saison des pluies, le déboisement très important sur les rivières, sur les bassins versant des rivières Niamey, la Sirba, le Dargole qui sont des très grandes rivières qui vont jusqu’au Burkina et massivement déforestées comme partout au Sahel et particulièrement autour de Niamey pour le charbon de bois et le bois de feu. Les mines d’or et les activités rurales qui déforestent rendent certains versants très ruisselants et cela apporte massivement de l’eau. C’est cette conjugaison de facteurs qui explique l’abondance des crues notamment de la rive droite.