Au terme de trois jours de concertation nationale, le Mali a adopté une charte pour une transition politique de 18 mois.
Est-ce le bout du tunnel pour le Mali ? Samedi 12 septembre, se sont clôturées « des journées de la concertation nationale », à l’issue desquelles une charte censée servir de base à la transition vers un retour à un ordre constitutionnel a été approuvée. Ce texte détermine une période transitoire d’un an et demi et octroie à la junte au pouvoir, depuis l’éviction du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août dernier, le droit de mettre sur pied un comité chargé de choisir « un président civil ou militaire » pour mener la transition.
La charte dispose également que trois organes sont essentiels durant cette période : un président et un vice-président, un Conseil national de transition où doivent siéger 121 membres issus notamment du M5-RFP (Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces Patriotiques, la coalition à l’origine de la protestation massive qui a provoqué le coup d’État militaire contre le président IBK), les partis politiques, les journalistes, la société civile, les religieux, la diaspora, les jeunes et les femmes et enfin un Premier ministre à la tête d’un gouvernement de 25 membres au maximum.
Dans son discours final, le colonel Assimi Goïta, le président du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), s’est engagé « à mettre en oeuvre l’ensemble de ces résolutions pour le bonheur du peuple malien ».
Quelques heures plus tôt, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (Cmas) a posté un message aux allures de mise en garde sur le réseau social Facebook : « Les Maliens ont opté pour une transition civile ». Une publication aussitôt suivie de nombreux commentaires de Maliens qui mettent à nu les divergences entre les défenseurs d’une transition civile et les partisans d’une transition militaire.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), lors de son dernier Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement tenu à Niamey (Niger), a lancé un ultimatum à la junte militaire pour la désignation, au plus tard mardi prochain, de deux personnalités civiles qui devraient occuper les postes de président et de Premier ministre de la transition.
Selon des sources maliennes, une délégation de la junte doit se rendre mardi 15 septembre à Accra, au Ghana, pour tenter de convaincre l’organisation régionale qui s’y réunit, d’accompagner la transition envisagée et de lever les sanctions contre le Mali dont la suspension des flux financiers et la fermeture des frontières avec le pays, décidée au lendemain du renversement par l’armée du président IBK.