Le gouvernement nigérien a adopté lundi en conseil des ministres un document de politique nationale portant sur la migration pour la période 2020-2035 et son plan d’action quinquennal, visant à contribuer durablement à l’amélioration des conditions de vie des migrants et communautés hôtes, a-t-on appris de source officielle à Niamey.
La politique nationale de la migration, a expliqué le communiqué du gouvernement, "s’inscrit dans un contexte général international et national marqué par plusieurs enjeux liés à la sécurité, à la migration, au développement des espaces frontaliers et à la coopération transfrontalière".
En effet, a rappelé le texte, "au regard de l’ampleur de la migration, et des tragédies causées par ce phénomène, l’afflux massif des réfugiés maliens et nigérians fuyant l’insécurité dans leurs pays respectifs, les retours et les rapatriements en cascade des Nigériens de Côte d’Ivoire, de République centrafricaine et de l’Algérie, ainsi que la constance de la migration interne et circulaire, la question des migrations constitue de plus en plus une préoccupation pour les pouvoirs publics".
Aussi, face à ce fléau multiforme, le gouvernement du Niger a entrepris de définir une politique nationale de migration "fondée sur des valeurs de solidarité, d’accueil et de respect des droits des migrants", a-t-on précisé.
Pour rappel, le Niger, à cheval entre le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne, est considéré comme le pays de transit par excellence des candidats de l’Afrique subsaharienne à la migration vers l’Europe, via, la Libye. En ce sens, il fait partie des pays retenus pour abriter des "centres de tri" proposés par le président français Emmanuel Macron, installés à Agadez (Nord), région nigérienne de transit des migrants d’Afrique, en vue d’examiner les dossiers des candidats à la migration vers l’Europe.
De plus, des localités de Diffa (extrême Sud-est), toutes frontalières du Nigéria, ainsi que des zones frontalières du Mali (Ouest), subissent depuis plusieurs années des attaques à répétition du groupe extrémiste Boko Haram, perpétrées à partir de ses positions nigérianes, et d’autres groupes djihadistes basés dans le nord du Mali, qui ont fait des centaines de victimes civiles et militaires nigériens ainsi que des milliers de déplacés au Niger, au Nigéria et au Mali.