« Les criminels exploitent les vulnérabilités émergentes pour poursuivre leurs activités illicites. De façon particulière, les criminels et terroristes exploitent la pandémie de la COVID-19 et le ralentissement économique y associé pour se lancer dans de nouvelles activités à forte intensité de cash dans les pays en développement afin de blanchir le produit du crime et de financer leurs opérations ». Ces propos sont du Directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent (GIABA) en Afrique de l’Ouest. Ils ont été rapportés par le Secrétaire général de cette organisation, ce mardi 29 septembre 2020 à l’ouverture d’une session de formation régionale virtuelle à l’intention des journalistes sur les crimes économiques et financiers en Afrique de l’Ouest.
M. Kimelabalou ABA a mis un point d’honneur sur l’effet de la Covid-19 qui en a rajouté aux défis de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (BC/FT). Ceci, en provoquant de graves perturbations dans des secteurs vitaux des économies de la sous-région, en l’occurrence le système financier. Ainsi, prévient-il, les risques émergents de BC/FT façonneront l’environnement mondial de conformité et, sans nul doute, ajouteront aux défis actuels de mise en œuvre de la lutte contre ces crimes dans la région.
Pour faire face au fléau, M. ABA a rappelé l’engagement pris depuis dix ans par le Giaba de donner la priorité à l’implication d’acteurs non traditionnels dont les médias. C’est à ce titre qu’il a justifié la traditionnelle formation à l’endroit des acteurs qui s’est déroulée ces 29 et 30 septembre 2020 par visio-conférence en raison des contraintes imposées par la Covid-19.
Il s’est agi, pour cette session, de renforcer les capacités des professionnels des médias dans le reportage des crimes transnationaux organisés, particulièrement le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et de fournir un cadre permettant aux participants de partager leurs expériences et de favoriser la coopération et la collaboration pour une mise en œuvre efficace des mesures de LBC/CFT. « La société civile et les médias demeurent nos alliés stratégiques et redoutables dans la mise en œuvre de mesures efficaces contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme .», a indiqué le patron du Giaba, structure créée en 2000 par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Afrique de l’Ouest, et dont la célébration des 20 ans est annoncée en décembre prochain.
Il faut le souligner, pour cette session de formation, ce sont plus d’une quinzaine de modules qui ont été développés par des experts intervenant chacun depuis son pays. La session a rassemblé des dizaines d’acteurs des médias de tous les pays membres de la Cedeao, francophones, anglophones comme lusophones.