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Insécurité : le massacre des civils provoque à nouveau la psychose et amplifie l’urgence humanitaire dans l’Anzourou (Tillabéri)

Publié le lundi 24 juillet 2023  |  actuniger.com
Niger
© Autre presse par DR
Niger – Diffa : Plusieurs terroristes neutralisés et de l’armement récupéré à Bosso
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Après le massacre, jeudi dernier, de douze (12) paysans nigériens lors d'une double attaque d'hommes armés dans les villages de Doukou Saraou et Doukou Makani, la psychose est de retour au sein de la population de la commune d’Anzourou, dans la région de Tillabéri. Les victimes ont, en effet, été toutes tuées dans leurs champs, ce qui n’est pas sans rappeler le calvaire vécu par ces mêmes populations entre août 2020 et aout 2022. Alors que la campagne agricole est en train de s’installer, cette stratégie de la terreur que mènent les Groupes armés terroristes (GAT) risque d’amplifier une situation humanitaire déjà alarmante avec le déplacement massif des populations dans cette région frontalière du Mali qui, en dépit du déploiement massif de forces militaires nigériennes et étrangères, continue de subir les attaques répétées et assez souvent meurtrières de présumés terroristes principalement les membres de l’Etat islamique au Sahel (EIS).

Selon des sources locales, c’est aux environs de 14H00, jeudi 20 juillet 2023, que des hommes armés circulant sur des motos ont mené leur raid meurtrier entre Doukou Saraou et Doukou Makani, deux villages distant de moins d'un km de la commune d’Anzourou, pas très loin de la frontière malienne. Les victimes dont la liste a fait le tour des réseaux sociaux étaient toutes des hommes et travaillaient dans leurs champs lorsqu’ils ont été surpris par les assaillants présumés membres de l’Etat islamique au Sahel, le groupe armé terroriste (GAT) qui est le plus actif dans cette région de Tillabéri, dans la zone dite des trois frontières.

Alors que la campagne agricole est en train de s’installer, cette attaque a amplifié la psychose au sein des populations. Plusieurs villages d'Anzourou avaient déjà été ciblés par des attaques entre mai 2020 et août 2021 et des dizaines de personnes y avaient été massacrées dans leurs maisons et leurs champs, ou dans des mosquées, par des hommes armés venus à motos.

En 2022, une crise alimentaire a durement frappé cette zone en raison du manque de pluies et surtout des attaques des présumés terroristes. De nombreux paysans ayant osé aller cultiver leurs champs avaient été tués. En 2021, les autorités avaient dû réinstaller dans la capitale régionale Tillabéri 12.000 habitants qui avaient fui leurs villages après une série d'attaques et d'ultimatums lancés par les GAT.

En septembre 2021, le Président Bazoum Mohamed s'est mêmes déplacé à Anzourou pour assurer les populations que des mesures seront prises pour renforcer la sécurité dans la zone. Depuis, le dispositif militaire dans la région a été considérablement renforcé avec plusieurs opérations lancées par les forces nigériennes ainsi que des soldats des armées partenaires notamment ceux de la force française Barkhane qui ont été redéployés dans la zone après leur départ du Mali.

Une stratégie de la terreur qui amplifie l’urgence humanitaire

Cette stratégie de la terreur des groupes armés terroristes et autres organisations criminelles amplifie également l’urgence humanitaire dans la région. Il faut aussi souligner que ces attaques ainsi que des menaces de ces groupes armées qui se réclament djihadiste ont provoqué également un déplacement massif des populations (PDI) dans d’autres parties de la région comme c’est le cas actuellement dans la commune de Ouro Gueladjo, département de Say, vers la frontière burkinabé. Une situation qui inquiète aussi les organismes humanitaires.

En juin dernier, le Groupe de Travail Humanitaire des ONG Internationales (GTH-OIREN), une plateforme des ONGs internationales actives au Niger dans les domaines du développement, de la résilience et de l'humanitaire, avait déjà alerté les autorités et les différents acteurs humanitaires sur l'urgence d'une action coordonnée face à la période de soudure à venir (juin-août) dont les effets pourraient contribuer à affaiblir davantage les communautés vulnérables. Selon la note plaidoyer publié à cet effet, "les violences contre les populations civiles et les menaces qu'exercent les groupes armés non étatiques ont poussé de nombreux ménages et communautés à se déplacer contre leur gré vers des zones mieux sécurisées. La présence dans les zones d'accueil de ces populations déplacées internes, réfugiées ou retournées a augmenté de façon significative la pression sur les ressources naturelles, les infrastructures et les services sociaux de base. Cette situation a aggravé la vulnérabilité des déplacés et des réfugiés, mais également des populations hôtes, à travers différents facteurs". Une situation, note-t-on, qui est aussi exacerbée par des chocs climatiques récurrents notamment les inondations, l'insuffisance et la mauvaise répartition de la pluviométrie, la perte de récoltes, les pertes d'emploi et d'alternatives économiques ainsi qu'une perte des pâturages; qui fragilisent davantage les communautés et favorisent l'insécurité alimentaire.

A.Y. Barma
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