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Le Sahel N° du 6/1/2016

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Circulation et sécurité routières à Niamey : Fluidifier l’état du trafic routier
Publié le jeudi 7 janvier 2016   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Une forte sensibilisation permet de réduire les accidents de la route


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Des chauffeurs, motocyclistes, cyclistes voire piétons stressés ou énervés dans la circulation ou à la simple idée d'emprunter une artère de la capitale; des détenteurs de bons permis de conduire nargués par un bataillon de détenteurs de vrais-faux permis et/ou une armée de conducteurs fuyant la police routière pour « défaut de permis » ; des routes étroites et souvent essaimées de nids de poule ; des feux optiques qui régulent la circulation ou qui sont «doublés » par des agents de la police routière qu'on peut déployer sur d'autres artères tout aussi encombrées mais ne disposant pas de signalisation : c'est tout cela et même plus qui explique la difficulté d'être des chauffeurs et conducteurs dans la ville de Niamey. Et qui, du coup, explique de nombreux accidents de la route – dont certains mortels.


Plus les contrôles de pièces effectués par la police routière se multiplient - permettant, surtout en fin d'année, d'immobiliser de nombreuses autos et motos - et plus le chantier de réalisation de 70 kilomètres de voies urbaines et périurbaines avance, plus la situation empire, paradoxalement. Etroitesse des chaussées, indiscipline des usagers de la route, débordement des agents de la sécurité routière, simple incivisme ou combinaison de tout cela?

Des propriétaires de véhicules particuliers aux piétons en passant par les conducteurs de véhicules de services, de transport en commun ou de transport marchandises, les motocyclistes et les tracteurs de charrettes, chacun croit avoir raison sur les autres usagers de la route. Les uns incriminent la hausse exponentielle du parc auto et moto sans mesures d'accompagnement comme de nouvelles et larges routes, de nombreux feux de signalisation opérationnels ou une affectation conséquente des agents de la police routière ; d'autres accusent certains gros commerçants dont les camions et les marchandises occupent anarchiquement les routes, comme aux alentours du Petit marché ou même les portefaix et les vendeurs à la sauvette dont les charrettes et les brouettes (chargées de friperies ou de chaussures voire de fruits ou condiments de cuisine) encombrent des chaussées déjà étroites, notamment aux alentours de tous les marchés de la capitale et d'établissements scolaires fréquentés par nos enfants et petits-enfants.

Le fait est que la circulation est dense à Niamey, même aux heures où les fonctionnaires doivent être au service, les commerçants au marché et tous les autres à leurs occupations. Ce qui est plus grave, c'est que cet état de fait a des conséquences économiques que personne ne semble mesurer : heures de services perdues pour l'Etat, le secteur privé et les associations de développement qui les paient au prix des heures travaillées, recettes amenuisées des commerçants du fait de boutiques et magasins ouverts tardivement, avarie des produits frais emmenés des fermes et jardins et livrés tardivement par les producteurs ruraux, etc. Que dire du SAMU, des urgences des hôpitaux ou même des maisons d'assurance ?

Certes, parfois, des usagers se substituent aux agents de la circulation et, un jour, on avait même aperçu un officier supérieur de l'Armée et certains de ses éléments réguler la circulation au carrefour Maourey. Mais, on avait cru avoir trouvé la panacée lorsque la police municipale, qui dissuade les chauffeurs qui garent anarchiquement en les immobilisant avec des «sabots » aux pneus et des amendes, avait été mobilisée il y a quelques semaines pour réguler la circulation routière. Hélas, ce fut un feu de paille ! Au « Ouf ! » de soulagement avait alors succédé le courroux grandissant des usagers.


Alors, que faire ? Il n'y a qu'à ouvrir les yeux et prêter l'oreille dans la circulation pour appréhender les propositions de sortie de crise. On en entend des vertes et pas mûres, des plus sérieuses aux plus farfelues. Le fait est que le débat fait rage dans d'autres villes plus développées que Niamey.


En effet, outre la limitation de vitesse, des villes comme Bruxelles en Belgique, Londres au Royaume Uni, Paris en France, New Delhi en Inde ou Tokyo au Japon expérimentent la circulation alternée, le payement de la circulation au cœur de la cité ou carrément la fermeture de certaines voies aux automobiles lorsqu'il ne s'agit pas de vulgariser des modèles de voitures de petites dimensions et moins polluantes. Certes, il s'agit, dans ces villes-là, de combattre surtout la pollution de l'air par les dioxydes de carbone dégagés; mais, ces exemples ne peuvent-ils pas servir pour réguler la circulation et réduire le nombre d'accidents de la route à Niamey?


Pour en finir avec l'anarchie, nul doute que les réflexions entamées depuis quelques temps au Niger – dont la révision du code de la route - sous les auspices des autorités et en rapport avec toutes les parties prenantes, vont accoucher de recommandations et de mesures idoines. Il restera alors à appliquer ces mesures avec toutes les rigueurs de la loi, sans faiblesse. Ce, au risque d'obtenir l'effet lamentable d'un coup d'épée dans l'eau car le plus grave n'est pas l'absence de règles mais le non respect de celles qui sont édictées.
Mais, dans l'immédiat, on peut réactiver la mesure prise par feu le Général Seyni Kountché fixant des horaires de circulation aux gros porteurs (entre minuit et 6 heures du matin par exemple), dégager tous les étals anarchiques qui occupent une bonne partie de nos chaussées comme l'avait fait le Capitaine Idé Seyni lorsqu'il était à la tête de la ville de Niamey, regrouper les vendeurs de véhicules d'occasion en un site où leurs véhicules stationnés ne gênent pas la circulation, inciter les grosses entreprises à créer des parkings souterrains, etc.


Pour atteindre l'obectif de rendre la circulation plus fluide, il faudra donc y mettre le prix. Surtout que cela peut permettre aux services de la voirie d'assurer la salubrité de la ville.

Sani Soulé Manzo(onep)

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