Atelier de formation sur l’étude de préfaisabilité du programme électronucléaire : Renforcer les capacités techniques des acteurs nigériens sur les procédures et les méthodes de l’AIEA
La présidente de la Haute Autorité Nigérienne à l'Energie Atomique (HANEA) Mme Mindaoudou Souley Zeinabou a présidé, hier matin, dans les locaux de ladite structure, un atelier de formation sur l'étude de préfaisabilité du programme électronucléaire. Cet atelier a pour objectif de renforcer les capacités techniques des participants et de les former sur les procédures et les méthodes de l'Agence Internationale à l'Energie Atomique (AIEA), permettant de conduire une étude de préfaisabilité. Pendant cinq jours, deux experts de l'AIEA présenteront aux participants des modules spécifiques qui leur permettront de comprendre clairement comment utiliser dans une étude de préfaisabilité les 19 questions essentielles de l'approche graduelle de l'Agence communément appelée « Milestones ». La cérémonie d'ouverture de cet atelier s'est déroulée en présence des députés nationaux, d'un conseiller du Premier ministre et du secrétaire général du ministère de l'Energie et du Pétrole.
La tenue de cet atelier est un tournant décisif dans la formulation d'un programme électronucléaire. En effet, les autorités nigériennes ont identifié l'électronucléaire comme étant une option dans le développement du Niger en matière énergétique. Le programme électronucléaire est d'ailleurs un des axes majeurs des programmes de la Renaissance acte I et II, dans lesquels les autorités de notre pays se sont engagées conformément à la loi fondamentale du pays, à tout mettre en œuvre pour satisfaire les besoins essentiels des populations et pour un développement économique et social durable du Niger. En ouvrant les travaux de cet atelier, la présidente de la HANEA a salué aussi bien les experts nationaux pour leur travail remarquable que l'Agence Internationale à l'Energie Atomique pour ses appuis multiformes et pour son dévouement à faire en sorte que tous les pays qui aspirent à un développement durable, puissent utiliser les sciences et techniques nucléaires, en toute sureté et sécurité, et que l'électronucléaire ne soit pas uniquement l'apanage des plus riches.
La pauvreté énergétique en Afrique de l'Ouest qui a une population de plus de 300 millions d'habitants, a dit Mme Mindaoudou Souley Zeinabou se caractérise notamment par un faible accès à l'énergie, et une insécurité de l'approvisionnement. Ainsi près de 200 millions de personnes, dont 80% en milieu rural, n'ont pas accès à l'électricité, et dans plusieurs pays de la sous-région, y compris le notre, le taux d'accès à l'électricité reste sous la barre de 10% ; malgré les efforts considérables déployés par les gouvernements. Cette situation précise la présidente de la HANEA représente un véritable goulot d'étranglement pour le développement économique social et industriel de nos Etats. Mieux, elle sape le fondement même de nos nations, étant établi, que la disponibilité de l'énergie électrique en qualité et en quantité est intimement liée au développement, et que les pays qui présentent la plus forte consommation en énergie électrique par habitant, ont un fort indice de développement humain durable.
Le Niger dispose d'un potentiel énergétique aussi important que varié. Il doit se donner les moyens de sa vocation industrielle et de son indépendance énergétique, en tenant compte des paramètres liés au changement climatique et la valorisation de nos ressources naturelles. ''Notre pays peut satisfaire à moyen terme, ses besoins énergétiques ainsi que ceux de la sous-région, en se basant sur ses ressources fossiles, mais la question fondamentale du réchauffement climatique reste posée. Les gouvernements des Etats de l'Afrique de l'Ouest reconnaissent de plus en plus les conséquences dramatiques d'un réchauffement climatique non contrôlé, et le besoin crucial de développer de nouvelles technologies de fourniture d'énergie durable avec une densité énergétique élevée, capable d'alimenter les villes, et une industrie lourde en développement'', a souligné Mme Mindaoudou Souley Zeinabou.
L'énergie solaire est certes une candidate potentielle pour le développement durable, mais le problème fondamental demeure la faiblesse de la densité énergétique, d'où les difficultés pour une planification énergétique massive, qui tienne compte des défis démographiques, environnementaux, des enjeux de développement et de la nécessité d'industrialisation. Par contre, les experts reconnaissent à l'unanimité que l'énergie nucléaire est plus fiable pour soutenir un développement industriel durable, améliorer significativement la sécurité énergétique, lutter efficacement contre le réchauffement climatique, et permet en outre de rendre l'économie plus compétitive. C'est conscient de cet état de fait que le Niger a annoncé son intention d'introduire l'électricité nucléaire dans son bouquet énergétique national. Dans cette optique, l'étude de l'offre et de la demande a été entreprise par le gouvernement du Niger avec l'appui de l'AIEA.
Pour sa part, l'expert de l'IAEA M. Vincent Nkong-Njock s'est réjoui des décisions prises par les autorités nigériennes en matière énergétique à travers la création de la Haute Autorité à Nigérienne à l'Energie Atomique. « Un programme électronucléaire est une tâche extrêmement difficile car il nécessite de la persévérance, de l'énergie et des hommes. Il exige aussi une bonne étude de faisabilité qui permet de connaitre la feuille de route » a dit l'expert de l'AIEA. C'est pour soutenir le Niger dans sa quête d'indépendance énergétique que l'IAEA a dépêché deux experts en électronucléaire pour partager leurs riches expériences avec les Nigériens.
